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Conseil du Coach : Sport et migraine?

La migraine est un syndrome particulier fait de crises céphalalgiques pulsatiles d'origine vasomotrice, spontanément résolutives, accompagnées souvent de vomissements et de troubles du comportement (asthénie) dont l'étiologie est inconnue et qui survient souvent sur un terrain particulier (dyspeptique, anxieux, obsessionnel) ou qui affecte un caractère familial.  Les crises durent de 4 à 72 heures. La douleur s’associe souvent à d’autres symptômes. Vous ressentez des nausées, parfois vous vomissez. Vous ne tolérez plus ni la lumière, ni le bruit. L’exercice physique peut déclencher et/ou accentuer les migraines. Cependant, le sport peut aussi parvenir à réduire les douleurs ! Quel est le bon dosage pour parvenir à des effets positifs ?

  • Le sport, nouveau médicament contre la migraine !

Diverses études montrent l’intérêt de l’exercice contre les migraines. L’une d’entre elles est récente et très significative. Elle regroupe 16 migraineux. Huit restent sédentaires. Les huit autres effectuent, 3 fois par semaine, un entraînement d’endurance. Il s’agit le plus souvent de marche active ou de footing. Chaque séance dure 50 minutes : 10 minutes d’échauffement croissant, 30 minutes à intensité moyenne, à la limite de l’essoufflement, 10 minutes de retour au calme. Après 10 semaines de pratique assidue, 62 % des patients devenus sportifs ont vu leurs symptômes migraineux régresser. La fréquence des crises a été divisée par deux ; elles étaient aussi moins longues et moins intenses. Les résultats étaient plus favorables chez ceux qui étaient sportifs peu de temps auparavant.

  • Les mécanismes de réduction des symptômes migraineux

On peut considérer la migraine comme une hyperexcitation cérébrale compensant un déficit d’information. Les sensations habituelles sont transformées et deviennent douloureuses. On parle "d’allodynie". Ce phénomène semble prédominer sur le nerf trijumeau qui donne la sensibilité à la face. Le sport restaure le langage du corps, il relance une multitude de messages venus de l’organisme en action. Ce processus peut même se majorer. Lorsque l’entraînement s’intensifie, les muscles et autres organes manifestent leur souffrance. Le sportif s’y habitue et progresse. Son curseur de la douleur se décale. Ce qui, autrefois, faisait mal devient sensation !

  • Comment bien doser son entraînement pour ne pas déclencher la migraine?

Les migraineux le savent bien, leur cerveau ne supporte pas le manque de régularité. Une nuit trop courte, un repas sauté ou trop copieux, un stress imprévu… ou un effort inhabituel sont autant de facteurs qui peuvent déclencher une migraine. L'entraînement et l'exercice physique entraîne le corps. Une activité ponctuelle devient moins sollicitante, ce n’est plus vraiment un effort. Le système nerveux s’accoutume à gérer des variations dans l'activité. En pratique, votre programme sportif contre la migraine reprend les règles d’or d’une bonne pratique :

– Progressivité : pour réduire l’effet rupture avec les habitudes.

– Régularité :  pour que le sport devienne une habitude.

– Modération : pour que vos séances ne constituent pas un stress majeur.

  • Les maux de tête apparaissant à l'exercice

A l'effort, des maux de têtes peuvent apparaître. Il ne faut pas confondre ces derniers avec une migraine et être attentifs aux signes.

– Rupture d'anévrysme : douleurs inhabituelles, brutales, violentes, peuvent être dues à la déchirure d’un petit vaisseau intracrânien localement distendu. Surtout s’il existe aussi des troubles de la conscience avec somnolence.

– Hypertension : Il faut atteindre 25 ou 30 de tension artérielle pour avoir mal à la tête. C’est exceptionnel au repos. C’est plus fréquent à l’effort si l'on présentez une hypertension… trop souvent méconnue. Pour confirmer ce diagnostic, une épreuve d’effort est vivement conseillée. Attention, Hypertension + Maux de tête favorise les ruptures d’anévrysmes.

– Hyperhydratation cellulaire : Maux de tête surviennant à l’occasion d’efforts très prolongés sous la chaleur. Au cours de ces épreuves de plus de 3 heures, après une hydratation abondant, mais une négligeance de l'apport en minéraux. Le sang est dilué, il manque de sel. L’eau est attirée dans les cellules, notamment dans les neurones. La pression intracrânienne augmente, la personne a mal à la tête et présente des nausées.

Bon nombre de maux de tête survenant pendant le sport ne trouvent pas d’explications claires. Ils semblent favorisés par le stress, la fatigue, le surentraînement et surtout par la déshydratation. Consultez ! Seul 10 % des sujets victimes de maux de tête voient un médecin ! Dommage, il existe des solutions ! Le plus souvent, ils prennent rendez-vous avec leur généraliste. Parfois, ils sollicitent un ophtalmologiste quand il existe une gêne visuelle associée, à moins qu’ils n’aient recours à un gastroentérologue en cas de nausées. Compte tenu des causes complexes et variées des maux de tête, consultez un neurologue, c’est l’expert sur le sujet !

  • Conclusion

Le sport peut être un vrai remède pour les personnes atteintes de migraines. Cependant, il faut différencier migraine et maux de tête à l'effort. En fonction des symptômes évoqués plus précédemment, contacter les urgences en cas de rupture d'anévrisme, réaliser un test à l'effort pour déceler l'hypertension, recharger votre organisme en sodium après des efforts de longue durée et consulter un médecin et/ou neurologue en cas de maux de tête inexpliqués et liés à votre activité physique.

Sources :

Dictionnaire de Médecine

www.sportsantemagazine.com

Exercise as migraine prophylaxis – A randomized study using relaxation and topiramate as controls ; E. Varkey, A. Cider, J. Carlsson, M. Linde ; Cephalalgia, 2011.