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Surcompensation… et Surcompensation !

Surcompensation… Vous avez dit surcompensation ? (1)

Dans cette article, Christelle Pougnaud, Coach sur Niort, nous propose de redéfinir les enjeux de la surcompensation.

« La surcompensation est souvent décrite dans le cadre de la préparation physique des sportifs. Elle relève d’un phénomène recherché dans la cadre de la progression et donc l’amélioration de la performance.

Il s’agit alors de créer les conditions nécessaires et suffisantes à l’apparition d’une fatigue musculaire et énergétique (surcharge de travail), provoquant un stress auquel le muscle s’adaptera et apprendra donc à dépasser ses limites.

La difficulté étant de doser l’effort, devant être suffisant pour provoquer un stress musculaire, sans être supérieur à ce que le muscle est en mesure de supporter.

 

 

La création et l’exploitation de ce phénomène repose donc sur deux facteurs centraux :

La charge :

En fonction des spécificités liées à l’activité, les adaptations de charges (répétitions, variations, périodisation, progression saltatoire ou régulière…) seront exploitées différemment.

Cet article généraliste se veut seulement explicatif du phénomène. Pour autant, il apparaît que varier les charges de travail contribue non seulement à entretenir la motivation, mais aussi à développer l’adaptabilité des fibres musculaires.

Bien-entendu, les notions de Forces Maximales et Puissances Maximales  sont à maîtriser dans la programmation.

Le repos :

Le repos est la variable à ne pas négliger lorsque l’on recherche la surcompensation. En effet, si la fatigue est recherchée, il faut par ailleurs laisser suffisamment de temps à l’organisme pour récupérer. Sinon, c’est le surentraînement… avec son lot de désagréments (baisse de motivation, blessures…).

En outre, il faudra également saisir le moment opportun pour relancer une « phase d’attaque », c’est à dire au pic de surcompensation, afin de poursuivre la progression.


Et la surcompensation alors ? (2)

La surcompensation peut également prendre un autre aspect, moins souvent abordé dans l’entrainement et le coaching. Il s’agit des adaptations diverses qu’opère notre corps au gré des blessures, attitudes prolongées… On parle alors de compensations, voire de surcompensations.

Il va de soit, qu’il n’est pas question ici d’un phénomène recherché. D’ailleurs, il est très souvent inconscient.

Il n’est ici question que de mécanique et de bras de leviers… Pour soulager le côté droit, on tire à gauche… pour soulager l’avant, on tire sur l’arrière… Comme le meilleur moyen d’être efficace est d’utiliser des couples de forces, le corps opère alors des « rotations spontanées ».

 

 

Plus fort encore… La personne ayant subi une lésion du côté gauche peut développer une faiblesse du côté droit sur certains mouvements spécifiques… Alors qu’elle pense le contraire.
Plus concrètement, je vous propose la présentation du cas d’une personne ayant subi une opération de Latarje, suite à de multiples luxations avant de l’épaule gauche.

Ainsi dans le cas d’exercices sollicitant les membres supérieurs, on peut observer des différences intéressantes à prendre en compte dans l’accompagnement du sportif.
On peut alors remarquer que le bras droit est plus efficace pour exercer des mouvements de poussée (ce qui peut sembler évident) sollicitant principalement les pectoraux et le dentelé antérieur, mais que ce même bras s’avère plus faible pour réaliser des mouvements de traction, sollicitant principalement le trapèze et les rhomboïdes (alors que cette épaule n’a pas été lésée). Au contraire, le bras gauche, est plus puissant pour réaliser les mouvements de traction.
Or, ce qui est particulièrement intéressant, est l’inconscience de cette asymétrie par le sportif. En effet, pour celui-ci, le bras gauche reste plus faible, quels que soient les mouvements considérés. Une démonstration aura été nécessaire pour lui faire prendre conscience du déséquilibre inversé sur les mouvements de traction.

En outre, il apparaît dans ce cas que les dorsaux sont extrêmement tendus en permanence. Est-il nécessaire de dire, que le relâchement des dorsaux (lorsqu’il est rendu possible) entraîne généralement une tension des dorsaux lombaires ? Dans ce cas, la surcompensation doit être prise en charge par un travail dissocié des groupes antérieurs, postérieurs, et latéraux, afin de prendre conscience de ce déséquilibre et de recentrer quelque peu la posture. Le relâchement des muscles « sur-sollicités » peut également être recherché.


Adaptation posturale et surcompensation (3)

Je vous propose maintenant la présentation d’une adaptation associée à une lésion d’un membre inférieur.

Le phénomène de « surcompensation » présenté dans l’article précédent  peut également être observé suite à une lésion au niveau d’un membre inférieur, comme par exemple une rupture du ligament croisé antérieur.
Les déséquilibres antéropostérieurs et ipsi/contro-latéraux à la lésion seront alors observés au niveau de la force musculaire, mais aussi dans des exercices posturaux. On peut alors remarquer que dans certains exercices, l’équilibre est impossible sur une jambe, et ce, pas forcément du côté de la lésion.

On observe ainsi que le quadriceps ipsilatéral à la lésion (du côté de la lésion) est plus faible et plus souple, mais que les ischio-jambiers controlatéraux (côté opposé à la lésion) seront également plus faibles et plus souples. On pourrait également se questionner sur la possible contribution de ce déséquilibre à engendrer une déviation de la colonne vertébrale (scoliose lombaire).

Ainsi, dans le cadre de la prise en charge d’un sportif suite à une lésion, s’il est important de s’assurer de la cicatrisation des tissus lésés, il faut également s’assurer du renforcement des muscles ayant été immobilisés durant cette période. Le travail de proprioception ne doit pas être négligé. Mieux encore, et on l’oublie trop souvent, les muscles agonistes de ceux qui ont été immobilisés sont à retravailler, car la mise au repos des muscles lésés (ou engagés dans la lésion) aura induit la mise au repos d’autres muscles (associés au travail des muscles lésés).

L’intérêt d’un travail actif, proposé dans le cadre d’un accompagnement sportif, est d’amener le sportif à prendre conscience de ces déséquilibres et de l’inciter à engager un travail musculaire permettant de rectifier durablement la position du squelette. La seule manipulation permettra certes de repositionner le squelette, mais le maintien du squelette sera indispensable pour assurer la pérennité de ce travail.”

Rédigé par Christelle Pougnaud, Coach Sportif et préparateur physique à Niort

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